Que le temps soit linéaire ou cyclique, il passe toujours. A chaque seconde, on quitte le présent vers le futur. C ’est-à-dire le présent ne dure qu’une seule seconde. Certains affirment que le temps présent n’existe pas, il y a que le passé et le futur : le temps de vivre le présent, il est déjà passé et le futur est toujours inaccessible. D’autres disent qu’on sait ce qu’est le temps, mais on ne peut pas l’expliquer. Bref le temps est comme l’eau de la rivière, il est fluide et ambulatoire.
Dans ce sens le rapport de l’homme et le temps est très contigu. Du moment qu’on vit, le compte à rebours débute et le temps nous honore toujours de sa ponctualité. Et chaque minute nous conduit tout droit vers la fin. Et par conséquent, l’américain dit «Le temps, c’est de l’argent », autrement dit il faut profiter de chaque seconde dans sa vie. Pour les sud-coréens, le temps est synonyme du mot « travail », ils bossent tous les jours , plus de douze (12) heures. Ces habitants qui y vivent essaient souvent de combler leur temps d’une activité utile à eux-mêmes et à la société. Ainsi ils contribuent largement au développement de leur pays.
Mais nous en Haïti, on a un rapport très complaisant avec le temps. On est toujours patient à attendre le jour béni qui résoudra tous nos problèmes. On ne croit pas dans la construction d’une chose ou d’un ideal, d’une carrière par exemple, on n’a foi qu’à la spontanéité ou au miracle. La lenteur de celui-ci est souvent ennuyeux et fatiguant, mais on attend. Le «bon Dieu » n’oublie jamais ses enfants et tache toujours à leur venir en aide, mais en attendant on souffre amèrement. Deux, trois … quarante ans, on espère encore et encore, comme dit le vieil adage « l’espoir fait vivre ». Mais il est bien préférable de vivre en espérant que d’espérer pour vivre.
Entre temps, on joue au domino dans le coin près de la ravine ensablée, bourrée de détritus et dégageant une odeur nauséabonde. On passe les journées à bavarder et raconter toutes sortes de ragots, en même temps, nos intestins disent : « Tiyodò ». Le jour viendra, oui, le jour de la délivrance arrivera. Le temps est bel et bien notre ennemi No. 1. On le dépense sans modération en vue de trouver la formule magique pour qu’on puisse dire « Abracadabra » et up : tous les vœux se réalisent.
Alors que l’Haïtien ignore qu’il possède en lui une source d’énergie inépuisable pouvant lui conduire au succès, en profitant de chaque instant de sa vie pour poser une nouvelle pierre dans l’édifice de son avenir. il ne perçoit pas que la lamentation n’a jamais résolu aucune difficulté, il revient à lui de trouver une façon d’élucider les énigmes de la vie. Sans cesse, on doit se mettre à l’ouvrage pour en tirer profit et tout en profitant de sa vie.
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